Objectifs et intérêts

West Grid Synergy est un outil de coopération territorial qui réunit de nombreux partenaires, afin de faire émerger des projets et études autour des réseaux intelligents pour le gaz. Il a pour ambition de préparer les territoires qui seront alimentés demain par 100% de gaz renouvelables, grâce à la coopération entre les acteurs territoriaux du monde gazier (opérateurs d’infrastructures, syndicats d’énergies et collectivités territoriales. 

West Grid Synergy fait émerger des initiatives, des démonstrateurs, projets, collaborations qui utilisent des solutions d’infrastructures, de pilotage et d’exploitation des réseaux et s’appuient sur des outils numériques projets et collaborations entre les partenaires, tout en prenant en compte les impacts sociétaux et l’accompagnement territorial auprès des parties prenantes des territoires.  

C’est donc un outil de coopération territorial permettant de faire émerger les sujets. 

Partenaires

Historiquement, West Grid Synergy couvrait les régions Pays de la Loire et Bretagne, et comptait 6 partenaires. 

Depuis le 27 mars 2024, le périmètre de West Grid Synergy s’est élargi. West Grid Synergy II s’étend sur un territoire plus large correspondant géographiquement et administrativement à quatre régions : 

  • Pays de la Loire
  • Bretagne
  • Nouvelle Aquitaine
  • Centre Val de Loire 

West Grid Synergy II intègre des syndicats d’énergie et des gestionnaires de réseaux de ces territoires. 

West Grid Synergy II permet d’ouvrir des échanges sur des nouveaux cas d’usage, méthodes de concertation et actions de communication visant à accélérer localement la transition énergétique et l’insertion massive de gaz renouvelables et bas carbone dans les réseaux. 

A ce jour, 12 partenaires ont signé le contrat de partenariat West Grid Synergy.  

4 nouveaux partenaires ont souhaité rejoindre le partenariat. 

Carte des acteurs partenaires qui ont signé le contrat de partenariat West Grid Synergy.

Calendrier

2017

lancement de West Grid Synergy 

2018

définition, cadrage et structuration de la première phase 

2018

Juin 2018 : Inauguration de la dorsale biogazière des Mauges 

2019

Novembre 2019 : Mise en service des premiers postes de rebours à Pouzauges et Pontivy avant la mise du droit à l’injection 

2020

Test de solutions smart grid et construction des premiers retours d’expérience.  

2020

Septembre 2020 : publication du premier bilan West Grid Synergy

2021

2021/2022 : Poursuite des tests et expérimentations, et retours d’expérience 

2023

année de transition vers West Grid Synergy II 

2024

2024/2025 : poursuite de la seconde phase avec élargissement des partenaires 

Fonctionnalités testées

Différents sujets d’étude et projets d’infrastructures, d’études ou d’échanges ont émergé des échanges ayant lieu dans le cadre de West Grid Synergy I afin de tester de nouvelles fonctionnalités. Nous retrouvons ainsi : 

  • Données (comptage évolué, dispositif aval-compteur, mise à disposition des données...) 

    • Maintenance prédictive des postes d'injection de biométhane sur le réseau de GRTgaz 

    • Maintenance prédictive des rebours 

    • Télé-surveillance des postes d'injection de biométhane GRDF 

    • Tests de capteurs IoT pour comprendre le fonctionnement du réseau 

    • Indicateur pour suivre le développement des gaz renouvelables dans les territoires 

    • POC d’échanges de données Mongazducoin Sorégies/GRTgaz 

  • Nouveaux usages (insertion des ENR, mobilité propre, stockage, autoconsommation…) 

    • La dorsale biogazière des Mauges 

    • Mise en service des deux premières stations de rebours en France avant la mise en place du droit à l’injection 

    • Expérimentation sur le téléréglage des postes de livraison 

  • Flexibilité (flexibilité de la demande, Maitrise de l’énergie,) 

    • Ajuster la pression de livraison à l’interface entre réseau de transport et réseau de distribution pour maximiser l’injection de gaz renouvelable 

    • Développer la flexibilité et le stockage sur les réseaux 

    • Optimiser la consigne de pression d’une antenne de transport pour réduire les coûts de compression du gestionnaire de réseau et des producteurs 

    • Développement intelligent des territoire grâce à la coopération et au renforcement de la dynamique en faveur du biométhane  

Plate-forme d’échanges de données MonGazDuCoin 

GRTgaz et Sorégies travaillent à développer une plateforme permettant d’échanger des données localement entre producteurs, consommateurs et gestionnaires de réseau. Appelée « MonGazDuCoin », cette plateforme collecte et traite des données locales, afin de permettre une visualisation de celles-ci par les différents acteurs. Les données partagées (prévisions de consommation et production) permettent d’envoyer une alerte de type « Ecowatt » aux producteurs de biométhane afin de les inciter à réduire leur niveau d’injection et donc diminuer l’usage de rebours ou le recours au torchage. Le partage de ces informations est facultatif, n’engage en rien les usagers du réseau et ne fait l’objet d’aucune incitation financière. La plateforme répond aux objectifs d’optimisation du fonctionnement du réseau, de planification et de pilotage des équipements.

Ajuster la pression de livraison à l’interface entre réseau de transport et réseau de distribution pour maximiser l’injection de gaz renouvelable 

GRTgaz a développé un outil de modélisation dynamique d’une partie du réseau de Sorégies. Ce dernier a ainsi pu conduire une série d’études ayant permis d’affiner le calcul des capacités d’injection de biométhane, de valider la capacité du réseau à accueillir les producteurs, et de déterminer les consignes de pression à appliquer pour maximiser l’injection de biométhane tout en assurant la sécurité d’alimentation des consommateurs. 

Ainsi sur le réseau des Mauges (90 km de canalisation), 3 projets d’injection de biométhane ont pu voir le jour tout en dimensionnant le réseau au plus juste en tenant compte de la présence d’un important consommateur industriel. En s’autorisant à utiliser le réseau comme un stockage (i.e. abaisser / augmenter la consigne de pression sur le zonage), Sorégie a pu retarder l’investissement dans un rebours (prévu pour 2026) et réduire le torchage du biométhane lorsque la production locale est supérieure à la consommation locale. 

A date, 2 des 3 projets sont en service, et sur les 6 premiers mois de 2024, la solution a permis d’éviter le torchage de 4,5% du productible total, soit environ 0,5 GWh. A terme, même une fois le rebours en service, l’usage du réseau comme stockage permettra de réduire l’utilisation du rebours et donc de faire des économies de couts d’exploitation.

Interface du logiciel Simone affichant un réseau de pipelines avec indicateurs de pression en bar.

Résultats et conclusions

Maintenance prédictive des postes d'injection de biométhane et des rebours sur le réseau de GRTgaz 

GRTgaz teste des solutions de maintenance prédictive dans les postes d’injection de biométhane, de détente, et les rebours. En particulier le projet a expérimenté le suivi d’une mesure qui traduit un encrassement de la colonne de l'appareil de contrôle de la qualité du gaz pour optimiser la date de la maintenance. Ainsi, GRTgaz pourra intervenir avant que l’encrassement de cette colonne ne soit trop important, évitant ainsi des coupures d’injection. Cette solution relativement peu couteuse (15k€ pour l’adaptation du SI) améliore notablement la fiabilité des postes d’injection de biométhane, et s’avère pertinente économiquement puisqu’en moyenne l’arrêt de l’injection sur un poste de biométhane coûte environ 15k€. 

Ainsi un déploiement généralisé a été décidé à la mise en service des nouveaux postes d’injection à partir du premier semestre 2022. GRTgaz s’intéresse maintenant à la maintenance prédictive des rebours*. L’étude menée dans le cadre du démonstrateur a permis d’identifier les paramètres clés permettant d'anticiper les défaillances sur les installations de rebours dans le but à court terme de prévenir les casses matériels et éviter les arrêts d’injection, et à long terme d’anticiper l’usure du compresseur et éviter les déplacements d’urgence. L’étude a démontré la faisabilité de la démarche et son intérêt. En effet, une défaillance rencontrée après la mise en service d'un rebours était décelable avant l'arrêt de l'équipement grâce à la méthodologie d'analyse mise au point. Les travaux sont encore en cours sur ce sujet. Il conviendra de pérenniser et déployer rapidement les fonctionnalités qui se sont avérées matures et bénéfiques pour la collectivité.

Développer la flexibilité et le stockage sur les réseaux 

Pour optimiser les investissements (i.e. les éviter ou les reporter), GRDF teste des solutions alternatives dans le cadre du projet West Grid Synergy, notamment le stockage en conduite et le pilotage de la consommation (en particulier les compresseurs des stations GNV et des industriels). Ainsi, l’utilisation d’une station GNV afin de maximiser l'injection de biométhane lors des creux de consommation a été étudiée. Cette station est en effet raccordée au même réseau de distribution, exploité par GRDF, que les producteurs de biométhane. 

Concrètement, cette solution nécessite de prévoir la consommation de la station aux différentes heures de la journée, en fonction des heures de passage des poids-lourds. Ce profil de consommation est confronté aux périodes de congestion sur le réseau de distribution. Il s’agit ensuite d’anticiper ou de retarder le remplissage du stock de la station GNV pour faire coïncider ce remplissage avec les périodes de congestion du réseau, tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement pour les clients de la station (le stock doit toujours être suffisamment rempli pour faire face aux pics de consommation). 

Cette étude d'optimisation a montré qu'il était possible de diminuer de 7 % l’utilisation du rebours (soit plus de 1 GWh par an de gaz qui n'a pas besoin d'être comprimé par le rebours). Cette source de flexibilité permet ici de diminuer l'utilisation du rebours, donc les coûts d’exploitation associés. 


* Le rebours est un système de compression qui permet aux excédents de biométhane injectés sur les réseaux de distribution de remonter vers le réseau de transport pour être acheminé vers des zones de consommation plus lointaines
 

Station de service GNV avec véhicules et bus, entourée de végétation.

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