L’objectif du projet SunnyMouv était d’étudier l’intérêt d’un pilotage intelligent de la recharge pour réduire l’impact de la recharge des véhicules électriques sur le système électrique.

Contexte et ambitions

Les études menées autour de l’expérimentation ont mis en évidence les risques d’un développement non contrôlé de la mobilité électrique ainsi que les opportunités de ce nouvel usage pour un territoire insulaire dès lors que la recharge est pilotée intelligemment. Parallèlement à ces aspects techniques, une enquête sociétale a été menée tout au long de l’expérimentation. Cette dernière étudiait le rapport des utilisateurs à cette nouvelle technologie et tentait d’identifier les freins et les motivations de chacun. En effet, le développement de la mobilité électrique au sein des entreprises ne sera une réussite que si les salariés y voient davantage de bénéfices que la mobilité thermique. L’expérimentation s’inscrivait dans le cadre de la gestion d’une flotte de véhicules d’entreprise.

Au-delà des apports concernant le pilotage en tant que tel, le projet a permis de montrer la complexité de la gestion d’une flotte de véhicules électriques en autopartage lorsque l’on souhaite faire du pilotage. En effet, pour faire du pilotage fin en tenant compte du niveau de charge des batteries (SOC) il est nécessaire de savoir quel véhicule se charge derrière quelle borne, ce qui est assez compliqué à gérer sur une flotte en autopartage.

Dans l’expérimentation Sunny Mouv, il est apparu qu’il n’y avait pas de synergie entre l’installation d’une ombrière photovoltaïque et une borne de recharge de véhicule électrique. Même si le concept semble séduisant, la centrale photovoltaïque apporte peu de valeur supplémentaire en étant située au niveau de la borne de recharge plutôt qu’à un autre endroit de l’île. En effet, installer une centrale photovoltaïque au niveau d’une borne de recharge présente des surcoûts par rapport à une centrale de plus forte puissance située ailleurs :

  • Cela nécessite d’installer un support pour les modules solaires et le matériel électrique (plusieurs milliers d’euros) ce qui pénalise fortement le coût d’installation d’une borne de recharge et est de nature à freiner son développement.
  • La centrale solaire ainsi construite est de faible puissance (pas d’économie d’échelle) et présente donc un coût de production élevé.
  • Cela ne permet pas de faire d’économie au niveau du raccordement car il faut dimensionner ce dernier avec la puissance de recharge même sans production photovoltaïque.
  • Le pilotage de la recharge se complexifie si l’on souhaite intégrer comme paramètre la production électrique issue de la centrale solaire (donc des coûts de développement informatique). Cela n’est d’ailleurs pas nécessairement un paramètre pertinent pour le pilotage de la recharge car l’optimum local de production n’est pas forcément l’optimum global de la production. Il vaut mieux un signal de recharge basé sur des critères globaux du système électrique réunionnais.

Calendrier du projet

  • 2015 : lancement du projet
  • 2018 : fin du projet

Retour d’expérience

EDF SEI a mené 6 projets associant recharge de véhicules électriques et production photovoltaïque, avec éventuellement un système de stockage. Il s’agit des projets Vert, ViaSole, SunnyMouv puis Drive, Madin’Drive et Degrad des Cannes. Ces projets ont bénéficié des retours d’expérience des précédents au fur et à mesure de leur implémentation. Le retour d’expérience cumulée au terme de ces 6 projets est présenté ci-dessous.

Les installations photovoltaïques dédiées à la recharge sans stockage et sans autoconsommation avec le bâtiment ne sont pas adaptées à l’usage car lorsque les véhicules ne sont pas branchés aux heures méridiennes, ils ne peuvent pas charger. Cela pose problème pour l’utilisateur et parce que la production renouvelable est alors perdue.

Les installations photovoltaïques dédiées à la recharge des véhicules électriques associées à du stockage ou à de l’autoconsommation sur un bâtiment permettent en apparence de décarboner la recharge des véhicules. En pratique, la même installation photovoltaïque raccordée directement sur le réseau aurait le même impact sur la réduction des émissions de CO2 globales.

Or, ces installations sont :

1. plus complexes à mettre en œuvre techniquement : elles nécessitent un gestionnaire d’énergie, du stockage, et généralement l’intervention de multiples entreprises de manière coordonnée pour la réalisation des travaux,

2. plus coûteuses pour le porteur de projet mais aussi pour la collectivité au sens large : coût du stockage, coût du gestionnaire d’énergie, coût unitaire du PV plus important que sur une installation classique.

Le pilotage de charge centralisé permet de dégager des gains réels sur les émissions de CO2 et de coût de la recharge, en plus des coûts d’investissement évités à terme pour le système électrique. Il permet également d’agir sur les contraintes locales liées au réseau. Il est simple à mettre en œuvre sur des bornes connectées et permet donc un passage à l’échelle rapide, qui a été mis en œuvre suite aux expérimentations.

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Clos EnR Flexibilité Gaz Gaz

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DLR

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GAC

Clos EnR Électricité

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