Intervention d'Emeline Spire à une table ronde organisée par le Conseil d'Etat

Le 14 novembre dernier, Emeline Spire Directrice du développement des marchés et de la transition énergétique à la CRE a participé à une table ronde intitulée « La transition énergétique : comment et à quel prix ? » L’occasion lui a été donnée d’aborder le sujet des conditions de déploiement des énergies renouvelables.

La France comme bon nombre de pays dans le monde fait face à l’urgence du changement climatique. Emeline Spire a rappelé en premier lieu que l’horizon de la neutralité carbone se rapproche chaque jour et que les menaces sur notre approvisionnement en gaz et en électricité imposaient que les choses s’accélèrent.

Elle a souligné que cela passerait forcément par des économies d’énergie et par la complémentarité des sources énergétiques nucléaire et renouvelables « Opposer les deux n’est pas sérieux » a tenu a rappelé Emeline Spire en début d’intervention.

Elle a par ailleurs expliqué le rôle de la CRE dans les énergies renouvelables notamment sa mission légale d'avis sur les dispositifs de soutien, de mise en œuvre des appels d'offres, et de calcul et contrôle des charges de service public de l'énergie.

Emeline Spire est ensuite revenue sur le financement des énergies renouvelables en rappelant que leur prix a fortement diminué ces dernières années avec un cout de l’électricité d’origine photovoltaïque qui a été divisé par 10, celui de l’éolien terrestre par plus de 3 (il a diminué de près de 70%), et celui de l’éolien en mer par 2,5 (diminution de 60%). Les politiques de soutien publiques à ces filières ont porté leurs fruits.

Elle a expliqué que dans le contexte actuel, le soutien aux énergies renouvelables est une source de revenus, importante, pour l’Etat. En effet cette année est historique puisque le budget de l’Etat en 2023 n’aura pas à financer les charges de service public de l’énergie (CSPE) et recevra même d’importantes recettes qui permettra de financer en partie le bouclier tarifaire. « Dans une situation de crise inédite de niveaux de prix historiques où des aides aux consommateurs doivent être financées, c’est particulièrement bienvenu et c’est un juste retour des choses. » s’est réjoui Emeline Spire.

Emeline Spire a souligné que pour autant le rythme de développement des énergies renouvelables restait insuffisant, avec le constat d’une sous-souscription générale des derniers appels d’offre de la CRE, avec l’exception de l’éolien en mer.

Enfin Emeline Spire a rappelé qu’au-delà des questions de financement, les facteurs-clés d'accélération aujourd'hui sont l'accès au foncier et les procédures administratives. Les barrières les plus contraignantes à la transition énergétique ne sont aujourd’hui probablement pas financières mais administratives ; « Il faut donner de la confiance aux filières en facilitant les implantations ; à ce titre, le Projet de loi ENR est un texte absolument nécessaire ; et il faudra aller encore plus loin car nous avons besoin d’un véritable choc de simplification. » a-t-elle conclu.