Après neuf années au sein de la Commission de régulation de l’énergie en tant que membre du collège, mon mandat vient de s’achever début février…
Au cours de mon mandat, j’ai vu la CRE évoluer et se transformer sous l’impulsion de Philippe de LADOUCETTE, Jean-François CARENCO et Emmanuelle WARGON tout en restant ferme sur ses principes fondamentaux, ses valeurs et ses missions.
A mon arrivée les enjeux d’ouverture du marché, de la régulation des gestionnaires de réseaux et le rôle de la CRE en tant qu’entité indépendante, étaient encore au cœur de nos préoccupations et de nos décisions.
Quelques années plus tard, les enjeux de transition énergétique avec le développement des ENR, l’adaptation des réseaux, le stockage, les véhicules électriques, l’hydrogène, se sont révélés et sont devenus majeurs. Tous ces enjeux ont conduit la CRE à s’ouvrir et à consulter tous les acteurs du secteur, dans le cadre de ses délibérations mais aussi du Comité de prospective.
Aujourd’hui, je quitte la CRE et le système énergétique français sur une mise au défi inédite. La confiance dans le système énergétique a été touchée par la crise énergétique que nous traversons depuis maintenant dix-huit mois. Je sais l’institution particulièrement engagée pour faire le nécessaire pour protéger à court terme et mener à bien les réformes nécessaires à l’amélioration de notre système énergétique. Je la sais également toujours très attachée à l’intérêt des consommateurs qui n’a jamais quitté le collège lors de ses délibérations.
La voix de la CRE, parfois singulière dans le concert des autres régulateurs, s’est renforcée. Je constate aussi que la CRE, par son travail, est reconnue comme le phare dans la tempête. Les parlementaires ne cessent de lui confier de nouvelles missions, le Gouvernement de solliciter son expertise et les médias de lui demander des éclairages.
Enfin, je voudrais écrire un mot sur les sujets qui m’ont particulièrement tenu à cœur lors de mon mandat : RegulaE, le réseau des régulateurs francophones, le réseau Medreg, nos missions et échanges bilatéraux avec notamment plusieurs régulateurs africains et bien sûr les territoires insulaires. Ces derniers ont connu de fortes évolutions ces dernières années à la fois sur le plan législatif avec l’élaboration des programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) et les objectifs d’autonomie énergétique. Nous avons accompagné au sein de la CRE ces évolutions en portant un regard constructif sur ces PPE, en clarifiant les méthodologies d’examen des moyens de production et de stockage ainsi qu’en encourageant les actions de maîtrise de l’énergie (MDE).
Il faut maintenant que les territoires insulaires s’emparent de la formidable opportunité qu’est la péréquation tarifaire et des PPE pour en faire des leviers de développement économique et de formation des jeunes, de l’emploi. Les projets portés sur ces territoires, leurs valeurs ajoutées peuvent avoir des retombées plus larges que les bénéfices énergétiques.
Je remercie toutes les personnes au sein de la CRE mais aussi à l’extérieur avec qui j’ai eu plaisir de collaborer pendant ces neuf dernières années. Cette période fût un réel honneur qui ne serait être oublié.
Catherine EDWIGE, membre du collège de la CRE de mars 2014 à mars 2023