Participation du président de la CRE à une conférence organisée par la PFUE

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La Présidence française du conseil de l’Union européenne (PFUE) organisait le 9 mars à Bercy une conférence sur le thème : « Renforcer l’autonomie énergétique européenne et réussir la transition écologique ». Dans le contexte de crise sans précédent que nous observons depuis plusieurs mois, aggravée par la guerre déclenchée par la Russie, ce temps fort a été l’occasion pour la CRE de rappeler sa position dans une Europe de l’énergie soumise à rude épreuve.

Jean-François Carenco, Président de la CRE, participait à la table ronde intitulée « Sortir de la dépendance énergétique et répondre à la demande : quelles réponses dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et de tensions géopolitiques ? »

Il intervenait aux côtés de Kadri SIMSON, commissaire européenne à l'Energie, Christian ZINGLERSEN, directeur général de l’Agence de coopération des régulateurs de l'énergie (ACER), Ralph DANIELSKI, PDG d’EPEX SPOT, Catherine MACGREGOR, directrice générale d’Engie, Marc-Antoine EYL-MAZZEGA, directeur du centre énergie-climat de l’Institut français des relations internationales (IFRI) et Teresa RIBERA, ministre espagnole de la Transition écologique.

A cette occasion, le Président de la CRE a rappelé le succès de la construction du marché européen de l’énergie. Modèle unique au monde, il permet à la fois de garantir la sécurité des approvisionnements, mais également d’agir à l’échelle continentale contre le réchauffement climatique.

Organisé selon le principe du coût marginal, le marché européen de l’électricité permet d’appeler, à chaque instant, la centrale la moins coûteuse et la moins polluante en Europe, puis, celle un peu plus coûteuse, jusqu’à ce que toute la demande soit couverte par la dernière centrale appelée, qui fonctionne le plus souvent au gaz en période de pointe. Ce mécanisme assure que le coût global de production est le moins cher possible à l’échelle européenne et favorise également l’investissement dans les moyens de production décarbonés. Cette optimisation des échanges permet à la France, en temps normal, d’avoir un solde exportateur net représentant l’équivalent de la production des 6 plus petits Etats européens. Dans le même temps, la France importe de l’électricité environ 40 jours par an pour passer les pointes de consommation. 

Les prix de la dernière centrale appelée explosent en raison de la crise gazière qui a débuté à l’été 2021 et que la guerre a encore aggravé. Dans ce contexte, le Président de la CRE a invité à une réflexion collective pour trouver les moyens de faire évoluer le modèle de marché sans remettre en cause la solidarité européenne ni l’impératif climatique.

Pour répondre à cette crise Jean-François Carenco a insisté également sur le besoin de diversification des sources d’approvisionnement, grâce au GNL et aux terminaux méthaniers notamment. Surtout, l’accélération du développement du biométhane devient une nécessité, car il permet à la fois de fournir du gaz décarboné, mais aussi d’assurer des revenus agricoles, une économie circulaire pour les déchets et l’animation des territoires ruraux.

La crise montre enfin que la neutralité carbone et la moindre dépendance au fossile – dont le gaz naturel - sont non seulement un impératif écologique, mais également les meilleurs garants de notre souveraineté énergétique. Cette décarbonation nécessitera des financements si importants que le marché et la concurrence ne pourront pas, à eux seuls, les mobiliser. Le soutien public sera alors déterminant pour faire face au mur d’investissements, dans le nouveau nucléaire ou certaines énergies renouvelables notamment. Ainsi, l’Union européenne doit trouver les moyens de favoriser ces investissements publics et privés à long terme.

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