Quelques semaines après avoir rejoint la Commission de régulation de l’énergie je suis très honoré de pouvoir me présenter à vous, lecteurs de la newsletter « Parlons énergie ».

Après plusieurs années passées dans les métiers de l’audit, de la production financière, puis de la régulation sectorielle des transports, je dirige depuis mi-mai 2023 la Direction des affaires économiques et financières (DAEF) de la CRE. En nourrissant les travaux de la CRE de mes expériences passées, mon ambition est de consolider le développement des activités de la direction autour de deux axes.

Le premier axe – économique – vise à contribuer tant à la réflexion théorique qu’à la mise en œuvre pratique des évolutions à venir du marché de l’électricité. A la suite de la crise que le secteur de l’énergie a traversée au cours des derniers mois, la Commission européenne a pour ambition de proposer une réforme structurelle du marché de l’électricité qui ambitionne de garantir la souveraineté énergétique européenne et la neutralité climatique. Cette réforme ne peut s’arrêter à la maille de l’Europe et devra également trouver sa déclinaison au niveau français.

Dans ce cadre, la DAEF accompagne l’ensemble des directions de la CRE dans son rôle d’expert. A l’heure où j’écris ces lignes, la réforme du marché de l’électricité est encore en discussion au niveau européen, alors qu’au niveau national la fin du dispositif de l’ARENH au 31 décembre 2025 impose d’avoir d’ici à la fin de l’année 2023 une visibilité sur le marché de l’électricité à termes. Il conviendra alors, dès que le cadre européen sera stabilisé, de le décliner sur un plan opérationnel au niveau national. C’est notamment la tâche de la DAEF en préparant au mieux la mise en œuvre de cette réforme dans les prochains mois.

Dans un cadre de plus long terme et de prospective, il m’apparaît également nécessaire que la CRE puisse poursuivre le dialogue qu’elle a entrepris avec le monde académique, dans la continuité des travaux qui ont été engagés avec le groupe d’économistes spécialistes du secteur de l’énergie, pour alimenter ses réflexions.

Le second axe – financier – vise à ce que la direction soit le support de l’ensemble des travaux de la CRE en matière financière. Cela comprend le suivi et l’analyse financière des activités des acteurs du marché ainsi que l’apport de la direction à l’ensemble des équipes de la CRE d’une expertise sur tout sujet de nature financière, singulièrement sur le coût du capital, l’évaluation financière de grands projets et la comptabilité des opérateurs.

A court terme, ces enjeux concernent notamment les opérateurs de réseaux et d’infrastructures gaziers pour lesquels la prochaine période tarifaire de quatre ans débute en 2024. Dès l’année prochaine, ces enjeux se reporteront également sur les opérateurs de réseaux et d’infrastructures électriques.

La rémunération des opérateurs de réseaux et d’infrastructures est un sujet qui a pris une part considérable dans l’équation tarifaire ces derniers mois. En effet, après une période de lente décroissance des taux d’intérêts, ces derniers sont repartis rapidement à la hausse rendant les conditions de financement et de refinancement plus complexes. S’il est important de pouvoir répondre à ce besoin afin de ne pas freiner l’investissement, il convient également de conserver une approche raisonnée et stable du cadre de régulation.

Ces évolutions des conditions de financement concernent l’ensemble des opérateurs régulés. Dans ce cadre, nous avons établi, depuis mon arrivée à la CRE, des liens avec l’ARCEP et l’ART afin d’évaluer la possibilité de faire émerger, à moyen terme, une pratique de place à ce sujet dans le respect de nos cadres de régulation sectoriels.

Pour la réalisation de ces missions, je suis entouré au niveau de la DAEF d’une équipe d’experts économiques et financiers, fins connaisseurs du secteur. Ensemble, notre ambition est de fournir au Collège de la CRE des analyses économiques et financières de haute qualité afin de lui permettre d’agir pour l’intérêt général en faveur du bon fonctionnement de notre système énergétique, du renforcement de la protection des consommateurs et de l’accélération de la transition écologique.

Arnaud DIETRICH, directeur des affaires économiques et financières

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